SPIRITISME

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NAISSANCE DU SPIRITISME

 

 

 

Sources : HISTOIRE DU SPIRITISME 

Auteur : Arthur Conan Doyle

                 Editeur : Editions Du Rocher                 

Parution : 1980

Nombre de pages : 439

 

 

 

 

 

 

C'est en 1848, à Hydesville, que des coups sont entendus pour la première fois… Ainsi commence l'histoire du spiritisme, bien avant qu'il ne fut codifié par Allan Kardec dans son ouvrage " Le livre des Esprits ".

Ces coups se renouvellent chaque jour, ne laissant pas de repos à la famille et effrayant les enfants ; le secret de ces manifestations n'ayant pas pu être gardé, les voisins viennent y assister, et les persécutions commencent. Bientôt les Fox sont dénoncés comme des imposteurs ou comme faisant commerce avec le diable. L'église épiscopale méthodiste, dont les Fox étaient des adeptes notables, les excommunie.
Dure épreuve pour une famille absolument pas disposée à croire n'importe quoi comme en témoigne le récit d'une des filles, Léa :
" Je voudrais mettre en évidence que les sentiments de toute notre famille, de nous tous, étaient hostiles à ces choses bizarres et incongrues ; nous les envisagions comme un malheur, une espèce de plaie qui tombait sur nous, on ne sait d'où ni pourquoi ! D'accord avec les opinions qui nous parvenaient de dehors, nos propres penchants et les idées qui nous avaient été inculquées dans l'enfance nous poussaient à attribuer ces événements à " l'esprit malin " ; ils nous rendaient perplexes et nous tourmentaient de plus, ils jetaient sur nous un certain discrédit dans la contrée. Nous avions résisté à cette obsession et lutté contre elle, en faisant des prières ferventes pour notre délivrance, et cependant nous étions comme fascinés par ces merveilleuses manifestations, que nous faisaient subir, contre notre gré, des forces et des agents invisibles, auxquels nous étions impuissants à résister, que nous ne pouvions ni maîtriser, ni comprendre. Si notre volonté, nos désirs les plus sincères et nos prières eussent pu avoir le dessus, toutes ces choses auraient pris fin alors même, et personne, au-delà de notre voisinage le plus immédiat, n'aurait jamais plus entendu parler des " esprits frappeurs " de Rochester, ni de l'infortunée famille Fox. Mais il n'était pas en notre pouvoir d'arrêter ou de dominer les événements. "
En novembre 1848, les esprits informèrent la famille qu'ils ne pouvaient plus lutter contre la résistance qu'on leur opposait, et qu'à la suite de l'insoumission des médiums aux demandes des esprits, ceux-ci seraient obligés de les quitter. Les médiums répondirent qu'ils n'avaient aucune objection à opposer à cela, " que rien ne leur pouvait être plus agréable, et qu'ils ne demandaient que le départ des esprits ". Effectivement, les manifestations s'arrêtèrent pendant douze jours, on n'entendit pas frapper un seul coup. Mais sur ces entrefaites se produisit un brusque changement dans les idées des membres de la famille ; ils éprouvèrent un profond regret d'avoir sacrifié aux considérations mondaines un devoir qui leur avait été imposé au nom de la vérité, et, lorsque, sur la requête d'un ami les coups retentirent de nouveau, ils furent salués avec joie.
" Il nous semblait recevoir de vieux amis, reprit Léa dans son récit, des amis que nous n'avions pas su auparavant apprécier à leur juste valeur. Cependant, comme naguère, les coups ne cessaient de répéter impérieusement : " Vous avez un devoir à accomplir ; nous voulons que vous rendiez publiques les choses dont vous êtes témoins ". Les interlocuteurs invisibles tracèrent eux-mêmes le plan d'opérations que nous devions adopter, avec les plus minutieux détails ; il fallait louer la grande salle publique " Corinthian Hall " ; les médiums devaient monter sur l'estrade en compagnie de quelques amis ; les personnes désignées pour lire la conférence étaient G. Wïllets et G.-W. Capron ; ce dernier devait faire l'historique des manifestations ; un comité composé de cinq personnes désignées par l'assistance devait faire une investigation en cette matière et rédiger un rapport qui serait lu à la réunion suivante. Les esprits promettaient de se produire de façon à être entendus dans toutes les parties de la salle. Cette proposition rencontra un refus catégorique. Nous n'avions nullement envie de nous exposer à la risée publique et ne cherchions pas à nous créer une célébrité de ce genre..... Mais on nous assura que c'était le meilleur moyen d'imposer silence aux calomnies et de faire droit à la vérité, et que nous préparerions ainsi le terrain pour le développement des communications spirituelles, qui s'effectuerait dans un proche avenir.
Mais la crainte de l'opinion publique reprenait toujours le dessus, et personne ne se décidait à prendre l'initiative de ces séances alors les " esprits " proposèrent de tenir des audiences dans des maisons particulières ayant de grandes salles, pour qu'on pût s'assurer de leur faculté de frapper des coups devant un public très divers. Toute une année se passa avant que les instances et les exhortations des uns eussent raison des tergiversations des autres. Enfin l'essai fut fait et on commença les expériences dans des maisons particulières. Elles réussirent et les manifestations furent toujours intéressantes et distinctes. C'est alors seulement, après de nombreux essais, qu'on se décida à tenter la grande épreuve et un meeting public fut annoncé pour la soirée du 14 novembre 1849, dans le " Corinthian Hall " à Rochester. Le succès fut complet. Trois meetings consécutifs donnèrent les mêmes résultats et le mouvement spiritique prit naissance !.... "


20/04/2011
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